C'est avec une joie non dissimulée que j'ai annoncé la sortie de dernier album en mai de cette année. C'est avec une joie renouvelée que j'en parle aujourd'hui.
Il est sorti en Italie un mois plus tard dans un pays qui a fait de la Befana un personnage clé de son imaginaire et de ses traditions. Autre occasion de me réjouir.
Vous savez à quel point la figure de la sorcière m'est chère et je sais qu'elle parle à beaucoup de femmes depuis quelques années. J'ai voulu parler d'elle à hauteur d'enfant et par là même j'ai dressé un portrait de femme. Je la trouve formidable, libre, capable de suivre ses valeurs, ses envies et de pailletter le monde de toute la magie du coeur.
En voyant ce livre vivre auprès des enfants et des adultes, parents, libraires, bilbiothécaires, je suis ravie de l'accueil qui lui est fait et de réaliser que j'ai aussi écrit sous couvert d'un texte drôle et léger, un album policier.
Ce regard d'enfant qui observe, enregistre, tente des associations et des déductions, je l'adore et je l'ai retrouvé dans les classes où je suis intervenue. C'est d'ailleurs celui de la chercheuse...
Une fois le mode Sherlock enclenché, impossible de les arrêter, les enfants nous scannent en permanence, ils connaissent toutes nos habitudes et même celles dont nous ne sommes pas conscients.
Ils réfléchissent, posent des hypothèses et tirent des conclusions. Certains sont pleinement convaincus, d'autres doutent, certains encore me disent "mais ce n'est qu'une femme normale, elle est juste un peu différente".
Ce "un peu différente" vaut de l'or car il signifie "elle a le droit d'être différente, moi aussi, je peux être différent et c'est ok".
Pour ma part, je ne tranche pas le débat. Que chacun.e se fasse son opinion et vive en bonne entente avec les autres ! Evidemment, ils ont insisté... Alors j'ai répondu que pour moi, la magie, c'est de rayonner vraiment qui l'on est dans le monde. Si c'est cela être une sorcière, alors...
J'en profite pour remercier chaleureusement Béatrice Decroix et Lucie Gibert des éditions Saltimbanque pour avoir vu le potentiel de ce texte, ainsi que la grandissime Mayane Itoiz qui a fait un travail magnifique sur cet album.
Merci aux premiers libraires pour leur accueil ainsi qu'aux enseignant.e.s qui ont pris le risque d'être mis sous le regard observateur de leurs propres élèves. Certain.e.s ont pu constater combien ils et elles pouvaient nourrir l'imaginaire de ces enfants !
Et si ma mère était une sorcière ?, illustré par Mayana Itoiz, Saltimbanque, 2024.
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