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Quelques versions de l'histoire...

 

 

Vous me trouverez sur le net

 

Présentation sur le site de la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse.

Présentation sur le site du Réseau Livre Grand Est, Livr'est.

Présentation sur le site Edith et nous.

 

Une ancienne prof qui écrit

   Quand je croise d’anciens élèves, j’ai toujours droit à cette remarque : « J’espère que vous continuez à écrire, hein ? ». Ton dur, sourcils froncés. Les adultes de nos jours, on ne sait jamais si on peut leur faire confiance pour suivre leurs rêves.

   Bon, moi, je n’aime pas décevoir, alors je réponds : « Oui, oui, bien sûr ». Et du coup, ben, je continue à écrire parce que mon unique principe avec les jeunes, c’est d’être cohérente.

   Ce que je dis, je le fais.

 

   À ces collégiens que j’ai traumatisés à raison d’une centaine par an, pendant 20 ans, j’ai raconté des quantités d’histoires, la plupart fictives, magiques, fantastiques, réalistes, toujours pleines de sang et de situations terribles… Des contes, des légendes du patrimoine, de grands classiques.

   On a lancé les mots en l’air et on les a dégustés à l’oreille. Peu d’entre eux aimaient lire seuls, tous aimaient les histoires contées ou lues à haute voix.

 

   Pour eux, j’ai aussi lu quantités de livres jeunesse… car c’était dans les programmes ? C'est le cas. Mais en réalité, non. C’est surtout parce que je suis sacrément égoïste et que j’ai trouvé la bonne planque pour pouvoir lire de la jeunesse sans que personne y trouve rien à redire.

   En parallèle, j’ai dealé des albums illustrés, des romans pour ados, pré-ados, juniors, marmousets, des bds, et même sur la fin, des mangas… Un ignoble trafic d’histoires, aggravé par un crime encore plus grand peut-être, celui d’en inventer.

 

   Ensemble nous avons exploré des genres, explosé des codes, parodié, trituré, fabriqué des mots, dans un laboratoire secret masqué en salle de classe aux murs pastel ternis. Et comme j’expérimentais à leurs côtés, pire avec eux, pendant mes propres heures de cours, je me suis retrouvée à écrire des histoires pour de bon. J’étais foutue, irrécupérable, addict.

 

   J’apprends toujours à écrire. Je ne suis pas une élève douée. Mais j’aime ça. C’est pour cela que j’ai essayé le Concours Émergences ! 2023 parce que je veux apprendre et inventer les histoires que je pourrai raconter à d’autres mômes, en douce, en classe, quand je retourne les voir comme autrice jeunesse, lors d’une rencontre ou d’un atelier.

Mais bon, tout ça, faudrait pas que ça s’ébruite quand même. Les histoires, ça rend les jeunes dangereux, intelligents, éveillés, irrécupérables.

Une chercheuse qui cherche toujours

    "Longtemps je me suis levée de bonne heure pour aller faire cours mais aussi pour bosser ma thèse. Je lisais, je faisais des liens, j'ouvrais de nouvelles pistes : un terrain de jeu intellectuel passionnant. Et je n'avais pas choisi les oeuvres les plus accessibles : je conjugais Genet au Proust pluriel, après avoir découvert la littérature africaine francophone avec les oeuvres de Sony Labou Tansi.

     Je me racontai sans m'en rendre compte un processus à l'oeuvre chez moi de multiples manières : rapprocher les inconciliables, nouer des liens a priori improbables.

     De colloques en soutenance de doctorat, de dossiers de fac en articles, je trouvai le temps de faire de la critique en littérature jeunesse, sur un site aujourd'hui disparu.

      Mais il me manquait quelque chose et je ne savais pas quoi. Ecrire un autre livre sur Genet ? Il attend toujours dans un tiroir, mais non, ce n'était pas cela. Etre enfin prof de fac ? Apparemment, ce ne devait pas être ma voie.

     Et puis j'ai arreté mes travaux un temps. Et en arrêtant de chercher, un espace vierge s'est ouvert. J'ai alors trouvé quelque chose d'inédit et depuis, mon champ de recherche a changé même si je reste la littéraire que j'ai toujours été."

Une nuit, je me suis réveillée... sorcière!

   "Une nuit glacée de mars, je me suis rendue chez une femme prof elle aussi le jour, sorcière la nuit. Je ne sais pas pourquoi cela me semblait la juste chose à faire, une série d'événements que je sais être des synchronicités aujourd'hui, m'ont guidée. J'y suis allée, laissant derrière moi mon rationnalisme exacerbé, les clés de compréhension de ce qui avait été ma réalité jusqu'à lors.

     Et là, j'ai entendu, j'ai accueilli des paroles, j'ai ressenti et je me suis réveillée.

    Pendant plusieurs années, j'ai exploré cette part de moi qui revenait à la surface : des capacités magnifiques, peut-être magiques, qui me réconciliaient avec moi-même. J'ai délaissé mes articles littéraires pour dévorer des ouvrages sur ces questions, aller à la rencontre de personnes pouvant m'aider à y voir plus clair. J'avais aussi un Poudlard invisible qui me permettait de recevoir des images, des mots.

     La figure de la sorcière m'a accompagnée sur ce chemin très tôt et d'autres lectures se sont associées sur les femmes, l'histoire, l'histoire du féminisme... Je me suis sentie sorcière pour rire, pour s'amuser avec des copines, pour mettre un mot sur ce que je vivais, avant d'en faire une identité qui me va comme un gant. Liée par ailleurs à mes différentes origines, dans des terres où la magie a régné pendant des lustres avant d'être oubliée, persécutée et liée au mal."

      Enfants, enfants et encore enfant

   L'enfant que j'ai été, je l'ai perdue un peu en route, comme bien des gens, en croyant atteindre le Graal illusoire de la vie adulte.

    Je prenais toujours plaisir à lire des bds, des ouvrages jeunesse pour et avec mes premiers élèves tout en dévorant des livres de critique, de sciences humaines ; mon envie d'apprendre n'a semble-t-il pas de limites.

     Mais où étaient passés le jeu, l'émerveillement quotidien, la magie ?

     Il a fallu que deux enfants viennent s'incarner dans ma vie, me bousculent, me transforment en mère, en meilleur moi-même pour que je retrouve le fil. J'ai retrouvé le plaisir de me déguiser, de jouer en inventant des aventures en tous genres. Mais ce n'est qu'en arrivant à l'asphyxie de mon être profond, rongé par des émotions bloquées et des modes de survie, que la petite est revenue.

   D'abord effrayée, tapie, méfiante, puis peu à peu apprivoisée par des engagements forts et par des actes à la hauteur des promesses faites.

     Flashs de souvenirs : à 8-9 ans, en haut du pin du jardin, un bouquin, un gouter, une vue périphérique, une paix royale ; 2-3 ans, sous le ventre de la chienne soeur qui veille et me "parle".

     Depuis, je chemine main dans la main avec cette petite, parfois avec une ado ou une nourrissonne. Je la rassure, je l'écoute, je prends soin de ses demandes, de ses envies, de ses besoins. Elle m'ouvre de vastes possibles, des espaces nouveaux emplis de couleurs et d'êtres magnifiques. Son monde est simple et fou. Elle me guide.

    Je comprends mieux les regards de ces enfants qui me semblaient dire : "Je te vois". Oui, ils voient cette petite à l'intérieur. Lorsqu'elle est là, bien à sa place, elle rayonne comme un soleil.

     Lorsque je regarde les autres, je vois la petite ou le petit sourire ou se morfondre.

     Un jour, cette part profonde vivra en parfaite harmonie avec les autres. Unicité dans la multiplicité.

        Paroles  d'autres enfants

   " Mais t'es qui toi ? "

 

 " Elle est bien ton histoire, tu m'en racontes une autre ?"

" Si j'avais un conseil à donner,

ce serait d'être heureux.

Pour être un bon footballeur, c'est ce qu'il faut."

"Mais pourquoi tu fais pas les dessins aussi ?"

 

"Moi aussi, je suis une sorcière."

" Tu vois, moi je vois les couleurs. Les gens, ils ont des couleurs et ça change tout le temps. "

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