Communication : notre conscience par-delà l'espace et le temps.
- Myriam Bendhif-Syllas
- 11 avr. 2024
- 5 min de lecture

La communication implique une qualité de réceptivité, d'écoute et d'échange. En tant qu'être humain, nous pouvons communiquer par la pensée ou avec nos sens avec des êtres qui sont en-dehors de notre espace de vie et même au-delà de notre temporalité.
Envisager la mort et donc la vie autrement, apporter de l'apaisement aux vivants comme aux défunts, dialoguer par-delà le temps et l'espace, autant de possibles offerts par cette capacité humaine qui est appelée la médiumnité.
Peut-être que ce terme n'est plus adapté à notre époque à l'heure où nos possiblités de communication ont diamétralement changé, nous permettant matériellement de joindre toute personne, partout sur la planète ; préfigurant des capacités humaines bel et bien réelles et présentes en nous.
J'entends par "médiumnité", en son sens premier, la capacité à être l'intermédiaire, et donc de communiquer avec d'autres personnes après leur décès. Nous pouvons y ajouter la possibilité de dialoguer avec l'âme-conscience avant son décès, lors de comas ou avant même son incarnation, durant la période précédent la conception et durant toute la grossesse.
J'ai eu l'opportunité de dialoguer de nombreuses fois avec des personnes décédées : des proches mais aussi des inconnus à la demande d'amis, de consultants. Parfois, cela semble aussi évident que de se téléphoner voire de faire une visio, si nous avons la chance d'avoir de l'image. Pour d'autres personnes, cela se manifestera par des signes, la vision d'une silhouette, d'un visage. Souvent, il n'y a pas de mots, juste la présence.
J'ai recueilli de nombreux témoignages de personnes vivant ces temps de communication fréquemment ou de façon ponctuelle, enfants comme adultes. Les témoins sont de plus en plus nombreux à partager des expériences autrefois dites incroyables, à présent uniquement des expériences. Je vous invite à lire les ouvrages et les travaux de Fabienne Raoul, Laurence Baranski, Mélanie Chéreau, Evelyne Elsaesser et tant d'autres. Je vous invite à discuter autour de vous de ces sujets. Pour ma part, j'ai été surprise de découvrir que tant de personnes les ont vécues mais osent à peine les confier à leurs proches.
Depuis ces contacts, ces temps d'expression et de partage, ces recueils de témoignages, je n'ai plus de doute concernant la survie de notre conscience. Ou plutôt je n'ai pas besoin de preuves supplémentaires.
En quittant notre corps physique, nous passons dans une autre possibilité de vie : notre âme-conscience n'a plus la même matérialité, elle est affranchie de toutes les contraintes de l'incarnation, elle se sent légère, dégagée de ce qu'implique le corps, l'émotion, le temps, l'espace et la gravité.
Cet allégement se fait par étapes. Dans les premiers mois ou années, les conversations témoignent d'une fidélité parfaite à la personnalité développée par le défunt de son vivant : l'humour singulier de l'un, le côté rude ou bourru de l'autre, la timidité, la difficulté à se livrer, la tendresse sont autant de traits qui perdurent... un temps.
De même l'inquiétude du défunt pour ses proches se transforme avec le temps car il a lui-même d'autres choses à vivre et il veut se sentir libre de le faire. Il est alors important de se fixer d'autres modalités : moins de contacts, l'arrêt des manifestations physiques (odeurs, lumières, présence...).
A plusieurs reprises, j'ai été sollicitée pour communiquer avec une personne sur le point de mourir et cela conforte mon sentiment. A tout moment, nous pouvons dialoguer de conscience à conscience et nous permettre de nous sentir mieux, de gagner en confiance et de nous apaiser avec ce que nous avons à vivre.
Une personne mourante a parfois des choses sur le cœur qu'elle ne souhaite pas confier à ses proches, ni à un personnel soignant : elle peut trouver une autre oreille, même si son corps ne répond plus, même si elle est dans le coma, pour déposer ce qui a besoin d'être dit.
Parfois cela sera transmis, permettant d'éclairer les membres de la famille. Parfois cela aidera à comprendre qu'il est temps de soutenir cette personne au moment de son départ, de lui dire que l'on est prêt à vivre sans elle, même si cela fait mal, même si cela est difficile. Parfois même cela réglera un problème matériel laissé en suspens et que celui qui n'est plus présent souhaite aider à solutionner.
Cet échange peut se faire dans un dialogue où les deux consciences se répondent. Si un tel échange ne peut être envisagé, n'oubliez jamais que vous pouvez vous adresser à l'autre à tout moment pour lui dire que vous l'aimez et que vous le soutenez à ce moment clé de sa vie : son grand départ.
Parfois une personne dans le coma transmettra qu'elle se bat pour guérir et revenir à la vie, cette information va pouvoir soutenir les proches et les aider à encourager le malade.
Comme je l'évoque dans l'un de mes livres, il est possible de faire de même avec l'âme-conscience de l'enfant à naître et de l'aider en lui apportant les réponses dont il a besoin et les conditions matérielles, spirituelles qui lui correspondent. Tant de passerelles sont possibles entre notre réalité et celle des "êtres-en-esprit".
Cette capacité de communication s'affine avec le temps, avec les expériences mais elle est là d'emblée à notre naissance. Elle est sûrement l'une de nos capacités universelles comme en attestent les très nombreux témoignages d'enfants ayant communiqué avec des défunts. Mais aussi les adultes qui se laissent surprendre par une expérience souvent unique dans leur existence où leur proche se manifeste à eux.
Cette faculté perdure si nous acceptons l'idée que la mort n'est qu'une partie de la vie et non une fin, cause de toutes les souffrances et dont nous devons avoir peur et nous prémunir de toutes les façons.
Je reprends toujours mes interlocuteurs. N'utilisez pas le mot "entité", s'il-vous-plaît, il s'agit d'êtres humains comme vous et moi, mais ils ont une autre forme d'existence à présent. Ils méritent respect, attention et saines limites lorsque leurs demandes deviennent excessives... comme toute personne de votre entourage, comme tout être humain.
Je souhaite, pour notre futur, que nous puissions accepter cette capacité comme aussi simple et naturelle que celle de communiquer avec nos compagnons animaux. Avec eux d'ailleurs, la communication médiumnique a lieu également. Ils ont d'ailleurs bien souvent de précieux conseils à nous communiquer depuis l'autre dimension.
Je dédie cet article à E. un petit garçon qui perçoit ces présences autour de lui, par des signes matériels. Il m'a rappelé à quel point les choses sont simples : "en fait, c'est de l'amour". Oui, c'est de l'amour dont nous avons tous et toutes besoin autant que d'air. Que nous soyons incarnés ou non.
Une communication par-delà l'espace et le temps, ausi simple qu'un coup de fil ?
Cœur ouvert, les pieds sur terre.
Crédit photo Stéphane Kempf
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