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Photo du rédacteurMyriam Bendhif-Syllas

Choisir, rechoisir



Choisir une voie professionnelle, choisir un emploi, choisir un lieu où vivre, choisir le bon compagnon, choisir d’avoir des enfants ou non… La liste des choix que l’on a à faire dans notre vie, est interminable et quelque peu anxiogène. Que d’heures passées à réfléchir à ces questions ! Quel poids accordé à telle ou telle décision comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort !

J’ai testé bon nombre de méthodes pour mieux déterminer la justesse de mes décisions, l’une ou l’autre a pu m’aider mais aucune ne m’a garanti d’avoir fait le bon choix. J’aurais sûrement aimé être assurée de ne pas faire d’erreur, pouvoir me consacrer à ce qui me correspondait vraiment. Pourtant je me suis plantée, je me suis trompée et… ce fut une bonne chose en définitive, un chemin plein d’apprentissages et de challenges. Mais un chemin toujours accompagné de questionnements intérieurs souvent pesants.

Je remarque par ailleurs la ténacité de mes guides à ne jamais chercher à orienter mes choix comme si ce type de questions n’avait finalement pas tant d’importance. A la question « Que dois-je choisir ? », ils ne répondent pas ou seulement par une formule du type « Le choix t’appartient » ! Les connaissant, c’était une façon détournée de dire : « Ce n’est peut-être pas la bonne question à te poser » ! Je dois l’admettre à présent, ils n’avaient pas tort...

Mais j’ai découvert que le choix n’était pas l’étape la plus difficile. Car une fois le choix fait, la sérénité n’est que de courte durée. Mon esprit n’est pas plus en paix car la valse des questions reprend. Ai-je fait le bon choix ? Ne suis-je pas sur la mauvaise voie ? Avec la mauvaise personne ? Comment savoir si ce choix est vraiment le bon ?

Ces moments peuvent être encore plus terribles que ceux consacrés au choix lui-même. Ils s’accompagnent de regret, de culpabilité, voire de colère ou de tristesse, composant un cocktail des plus déprimants venant intoxiqué les expériences vécues.

Et si cette souffrance n’était qu’une inutile et stérile auto-torture ? J’ai fini par le croire. D’autant plus qu’il arrive que je ne vive pas ces moments. Pourquoi ? Non pas parce que j’ai fait le bon choix ; au final comment en être vraiment assurée ; mais bel et bien parce que leur nécessité est comme balayée par une formule quasi magique, expérimentée au fur et à mesure du temps.

Une amie l’a formulée lors de l’une de nos récentes retrouvailles et je la remercie de me permettre de faire le point sur cette idée. Vivre pleinement le choix réalisé, c’est-à-dire vivre le mieux possible sur le chemin que j’ai emprunté. Il ne s’agit pas de tout positiver ou de se voiler la face mais de tirer le meilleur parti de la voie choisie. Cela ne signifie pas non plus qu’il n’y a pas à changer d’avis ou à subir une situation : un nouveau choix est toujours possible.

Par exemple si je décide de travailler moins, pourquoi passer mon temps à me lamenter sur le fait de gagner moins d’argent ? C’est un fait, mais cette « perte » est équilibrée par un gain de « temps », de sérénité. Autre exemple : j’ai fait le choix d’avoir des enfants. Voilà bien un choix qu’il est difficile de modifier ! J’ai cessé de me dire que la vie serait plus douce ou facile sans eux et j’embrasse pleinement la vie avec eux : avec ses joies et ses peines, ses rires et ses colères. Depuis cette décision, les questions ne fusent plus et je suis bien plus heureuse.

Ces questions sont les miennes, comme celles de mes consultant.e.s. Depuis le départ, j’ai accepté que je ne leur apporterais que rarement voire jamais la bonne réponse à leurs questions, mais plutôt le moyen d’y accéder en leur permettant d’ôter certains blocages qui les retiennent de se laisser vivre ce qu’ils souhaiteraient réellement. Aujourd’hui, je m’applique cette logique : je ne sais pas si mes choix sont les bons mais je sais qu’ils sont bien les miens. En ce sens, je les chéris. Je vis ces choix le mieux possible sans regrets et lorsque je l’estime nécessaire, je change de chemin. Je peux choisir. Rechoisir. Et le vivre le mieux possible.

Cœur ouvert et conscience déployée


Myriam Bendhif-Syllas

Crédit photo : Pexels, « Woman enjoying the view in the valley » Wallpapers.

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